Le confort, c’est aussi de la sécurité

Le confort est un élément à part entière de sécurité « passive » : moins votre casque est fatiguant à porter, plus vous pourrez vous concentrer sur les pièges de la route. Préférez les jugulaires gainées de velours plutôt qu’en skaï.

Pour l’hygiène et la longévité de votre casque, optez pour des intérieurs démontables. La garniture intérieure absorbe en effet la sueur. Lavez-la à l’eau savonneuse ou en machine et n’oubliez pas de rincer.

En ce qui concerne l’écran, choisissez-le translucide (plutôt que fumé) et démontable sans outil, pour le nettoyage. Les « pare-soleil » que l’on trouve de plus en plus sur les casques, amovibles derrière la visière, ne remplacent pas une véritable paire de lunettes de soleil. Leur protection contre les UV et leur résistance aux impacts (graviers, insectes) ne sont généralement pas régies par les normes en vigueur.

Du côté des ventilations, utiles pour lutter contre la buée l’hiver et pour vous rafraîchir l’été, assurez-vous que des trous sont bien pratiqués derrière elles et que leur manipulation est aisée. Les solutions pour lutter contre la buée sont de deux ordres : soit le double écran (couche d’air entre le polycarbonate froid et la chaleur dégagée par la tête), soit un liquide chimique qui va absorber l’humidité de l’air (efficace par temps sec mais beaucoup moins sous la pluie).

Votre casque doit également être orné de part et d’autre d’éléments rétroréfléchissants, pour que l’on vous voit mieux la nuit. Attention, parfois ces éléments ne sont pas apposés sur le casque lorsqu’il vous est vendu ; il vous faudra alors les coller vous-même.

À noter aussi qu’un décret, publié le 10 mai 2015, étend aux motards l’obligation de détenir un gilet de haute visibilité à compter du 1er janvier 2016. Il n’est pas obligatoire de le porter en conduisant, mais il doit rester à portée de la main et être porté en cas d’arrêt intempestif (panne ou autre) au bord de la route.

Choisir un casque presque «sur mesure»

Votre casque ne doit pas vous comprimer le front, mais il doit fermement vous coller au visage (notamment les joues), et vous maintenir ainsi la tête pour la protéger en cas de choc ou de chute. Pensez à l’essayer avec vos lunettes (vues et/ou solaires) pour être sûr qu’elles ne s’incrustent pas dans vos tempes. Attrapez-le à pleines mains et tentez de faire bougez votre tête à l’intérieur. Si le casque vous convient il ne doit pas bouger de plus de quelques millimètres. Enfin, assurez-vous bien qu’il s’agit d’un casque homologué. L’étiquette cousue à l’intérieur ou sur la jugulaire doit être blanche (estampille européenne).

L’essayage étant impossible sur le web, la Mutuelle vous déconseille fortement d’acheter votre casque sur Internet, à moins de choisir un modèle adapté à votre morphologie (chaque marque a sa  tête»), c’est à dire un modèle que vous avez déjà essayé. Sachant que rien ne remplacera le contact avec un motociste et les conseils d’un bon pro.

Le cocktail qui tue

Le cocktail alcool/psychotropes augmente le temps de réaction et altère la perception visuelle. C’est difficile à croire, tant la consommation d’alcool est incompatible avec le déplacement en 2-roues, mais ce cocktail mortel intervient de plus en plus souvent dans les accidents mortels des motards. Dans 21% des accidents mortels à moto, le taux d’alcool légal est (largement) dépassé par le motard, selon l’ONISR.

… mais certains le sont déjà à l’arrêt

Côté vue, pas moins de 8 millions d’automobilistes ont un défaut visuel non ou mal corrigé, et 7% des conducteurs ne satisfont pas au minimum requis par le Code de la route (5/10e en vision binoculaire). C’est pourquoi la Mutuelle des Motards, Moto Magazine et l’ASNAV ont développé en 2007 un partenariat inédit, afin de proposer aux motards des tests oculaires.

À 130 km/h, l’homme devient une taupe

C’est comme ça, en tous cas chez l’adulte en bonne santé : à 45 km/h, le champ visuel humain couvre 100 degrés. Celui-ci chute à 75 degrés à 70 km/h, et à 45 degrés à 100 km/ h. À 130 km/h, l’homme devient une taupe : 30 degrés maxi. Dans ces cas-là, c’est tout droit… ou tout droit. Quant au temps de réaction, il dépend de la concentration, de la fatigue et de l’état de santé du conducteur, et varie selon les individus de 1 à 2 secondes. En 2 secondes et à 90 km/h, on parcourt 50 mètres, auxquels il faut ajouter la distance de freinage.

Les limites physiologiques

Sur la route, certains vont chercher leur sentiment d’invulnérabilité dans leurs hormones. Mais nos limites physiologiques et leurs conséquences sur notre conduite – et notamment notre capacité à réagir en situation d’urgence – sont beaucoup moins enthousiasmantes.

Bien dans le retro

Enfin, efforcez-vous de rester visible dans les rétros du véhicule qui vous précède. Vérifiez que son conducteur vous a vu. Il en tiendra compte s’il doit tourner à gauche et ne sera pas surpris si vous le doublez (toujours par la gauche). Pour cela, que vous conduisiez en ville ou hors des villes, ne collez jamais le véhicule qui vous précède, roulez légèrement décalé sur sa gauche, ce qui vous permettra d’être dans son rétro (attention à l’angle mort) et de contrôler son regard.

Un équipement adapté

Votre équipement peut également permettre de bien vous faire voir, notamment avec les bandes réfléchissantes. Pour ne pas aggraver votre souci de détectabilité, optez de préférence pour des vêtements clairs, notamment en prévision de la nuit. Quoi de moins visible qu’un motard habillé tout en noir, en pleine obscurité ? De plus en plus de fabricants d’équipements (vêtements et casques) proposent des produits colorés ou clairs et surtout avec des coutures et bandes réfléchissantes. N’oubliez pas d’équiper de la même façon votre passager(e). Inutile de porter un gilet fluo, mais il est obligatoire depuis le 1er janvier 2016 d’en posséder un à portée de main, en cas d’arrêt au bord de la route (panne ou autre). Être visible, là encore, pourra vous sauver la vie. Cela vous aidera aussi le jour où vous devrez signaler un accident. Petite astuce : si vous n’avez pas de place sur votre moto, rangez votre gilet jaune dans la poche de dorsale de votre blouson.

La bonne lumière

N’en profitez pas pour éblouir. Vous vous feriez… mal voir ! Pour cela, pensez à bien régler votre phare, ni trop haut, ni trop bas. Un réglage qui varie selon que vous roulez en solo, en duo ou avec bagages. Bannissez les ampoules xénon. Elles sont particulièrement éblouissantes pour les autres usagers et tout bonnement interdites (vous risquez une amende de 90 à 750 €) sur un 2-roues qui n’en est pas équipé d’origine. Quant aux clignos façon tuning, ils ont le vent en poupe, mais ne sont pas homologués, donc perdent en efficacité. N’oubliez pas que là aussi, bien signaler votre changement de direction peut vous éviter le carton.

De l’utilité du phare

Premier outil à votre disposition : votre (vos) phare(s). Prenez-en soin et roulez, de jour comme de nuit, avec vos feux de croisement allumés. Cette obligation n’est pas une lubie d’énarques, elle permet de diminuer de près d’un tiers les accidents liés à un problème de détectabilité. Pensez à nettoyer régulièrement l’optique de votre phare. Les insectes, poussières et compagnies qui restent collés absorbent une partie de la lumière et, paradoxalement, rendent votre phare éblouissant. De même, changez régulièrement l’ampoule, car elle n’attend pas que le filament lâche pour s’user et voir son pouvoir incandescent décroître. Tous les ans si vous utilisez quotidiennement votre machine.