La longévité de votre moto ou de votre scooter dépend, tout
comme votre sécurité, de son entretien. Pas question ici d'en remontrer aux
mordus de mécanique, capables de tomber un moteur avec une clé de 14, mais
plutôt de vous donner quelques astuces qui vous permettront de préparer au
mieux la révision de votre machine, surtout si vous la confiez à un pro.
Les précautions de base
Vous pensez que la bulle installée devant votre guidon
s'appelle un pare-brise ? Vous ne savez pas faire la différence entre une
chaîne de scooter (si si, il y en a une) et une chaîne hifi ? Quand vous
entendez des motards parler d'un quatre-pattes, vous trouvez qu'ils ont le
genre agricole ? Ce qui suit a été écrit pour vous : pas question ici de vous
métamorphoser en mécano du dimanche, mais de vous alerter sur les précautions
de base à observer pour prolonger la vie de votre monture, préparer une révision,
et surtout assurer votre sécurité. Si les accidents de moto dus à un matériel
défaillant sont rarissimes (0,7 % des accidents, selon le rapport MAIDS), c'est
justement parce que les motards savent que leur santé est directement indexée
sur celle de leur machine.
Check-up avant une révision
À chaque échéance de révision correspond une liste
d’interventions fixes (vidange, filtres, courroie...) et d’autres qui varient
en fonction du kilométrage total parcouru et du type de conduite (consommables,
réglages moteur...). Tous ces points sont décrits dans le livret d’entretien de
votre machine. Cela permet d’évaluer soi-même la majorité des opérations à
effectuer. Tenir ce livret à jour en le faisant viser par l’atelier après
chaque prestation (tampon, signature) préserve de se faire facturer des
interventions inutiles.
Évaluer les consommables...
Évaluer l’usure de ses pneus et plaquettes de frein permet
de mieux gérer son budget 2-roues, car leur remplacement peut parfois se
décaler par rapport à la révision. Là encore, le manuel d’utilisation de chaque
machine contient toutes les informations utiles pour contrôler ces points.
Jeter un œil régulièrement à l’état de vos gommes en traquant les éventuelles
coupures, déformation des flancs… N’oubliez pas non plus, comme sur une
voiture, de contrôler leur pression (une fois par mois). Une fois la tête
baissée au niveau des roues de votre machine, inspectez vos plaquettes de
freins et n’hésitez pas à les changer si nécessaire. Plus elles s’usent, plus
l’usure s’accélère, et au final ce sont les disques qui vont trinquer en même
temps que votre porte-monnaie. En principe, on recommande de changer les
plaquettes dès que l’épaisseur de la garniture devient inférieure à 1,5 mm.
Pour un 2-roues équipé de freins à tambour, vérifiez la course de la pédale de
frein (moto) ou de la poignée (scooter). Si elles s’enfoncent sans efficacité,
les plaquettes sont usées, il faut les changer.
… et la transmission
Vérifiez régulièrement la tension de votre chaîne (si votre
2-roues en est équipé bien sûr) et profitez-en pour la graisser. Cette
opération ne se fait pas à froid, mais au retour du boulot ou d’une balade,
pour laisser votre machine se « reposer » toute une nuit. Avant de graisser…
dégraissez méticuleusement puis enserrez la chaîne dans un chiffon imbibé de
graisse (1 cuillerée à soupe suffira) et faites tourner la roue plusieurs fois
à la main pour que la graisse passe partout. Vous pouvez également procéder au
pinceau, ou utiliser une bombe aérosol. Si la transmission de votre machine se
fait par courroie, vérifiez également son état. Elle ne demande pas d’entretien
particulier, sa durée de vie est plus longue qu’une chaîne, mais si elle
commence à être « dentelée » il vous faudra la remplacer au plus vite.
Batterie et bougies
Il y a une bougie d’allumage par cylindre au minimum. Si
elles sont marron-chocolat, pas de souci. D’un aspect gris ou noir, elles sont
malades… craquelées, noircies, bleuies, jaunies, c’est mauvais signe : les
électrodes sont mal en point ! Du côté de la batterie, si vous avez besoin de
la recharger, utilisez de préférence un chargeur adapté car ceux pour auto
envoient un courant de trop forte densité.
La lumière c’est la vie
L’obligation de rouler avec les feux de croisement, pour des
raisons de sécurité, sollicite jour et nuit l’ampoule de votre phare. Elle doit
donc être changée régulièrement (idéalement tous les ans, au pire tous les
trois ans). Ne faites surtout pas d’économie de bout de chandelles. Votre
sécurité et votre vie dépendent de la qualité de votre éclairage.
Avant de prendre rendez-vous
Consignez les anomalies constatées (ampoules grillées,
rétroviseur ou phare cassé, bruit suspect, etc.) avant de contacter l’atelier
pour fixer le rendez-vous. Cela permet au magasinier de commander les pièces
nécessaires pour mener à bien l’intervention sans immobiliser inutilement la
machine.
Ordre de réparation
Sur la base des informations transmises par le propriétaire
du scooter ou de la moto et des barèmes officiels du constructeur, le chef
d'atelier établit un ordre de réparation (et un devis sur demande du client).
Ce document, rédigé sur un papier à en-tête, doit indiquer le kilométrage à
l’entrée dans l’atelier (cela permet de vérifier que l’essai routier a bien été
réalisé), la nature exacte et le coût des interventions à effectuer, ainsi que
la durée d’immobilisation. Il doit être signé par les deux parties, qui en
conservent un double.
Nettoyer ou pas ?
Une machine propre facilitera la tâche du mécanicien (le
nettoyage du véhicule ne fait pas partie de ses missions), donc lui fera gagner
du temps, donc vous fera potentiellement gagner (au-delà de son estime) de
l'argent. La Mutuelle vous déconseille le lavage à haute pression : certes,
c’est rapide et apparemment efficace, mais le jet d’eau chaude à haute pression
projette les saletés là où elles ne seraient pas allées sans y être poussées.
Un jet haute pression appliqué trop près (moins de 50 cm) soulève les joints
qui protègent les organes délicats (roulements de roue ou autres, maillons de chaîne,
etc.). L’eau y chasse la graisse et la remplace par une mixture de poussières
et de sable dangereuse pour les mécanismes. Enfin, l’eau des stations de lavage
à haute pression est en général mélangée à du savon dont les composants
détergents vont oxyder les connexions électriques.
Nettoyer comment ?
Déposez la selle, le réservoir et les carénages, les
panneaux latéraux, etc. qui peuvent être nettoyés séparément, afin d’avoir
accès aux parties du cadre qu’ils masquent. Lavez à fond l’ensemble de la moto
en prenant soin que l’eau ne se répande pas sur les appareils électriques, ni à
l’intérieur du filtre à air. L’efficacité des produits de lavage, si vous optez
pour des produits ménagers (efficaces et beaucoup moins cher qu'au rayon
2-roues) dépend beaucoup de la manière de les appliquer et de leur
concentration dans l’eau. De l’eau chaude et un détergent, tel qu’un produit à
vaisselle ou du nettoyant multi-usage, suffisent à nettoyer la majeure partie
de la moto. Sur une éponge avec un peu d’eau, le bon vieux savon de Marseille
nettoie bien les plastiques, les jantes et le métal peint, sans laisser de
traces. Sur les surfaces que vous ne pouvez pas atteindre facilement, employez
du vinaigre d’alcool dilué à 50% et versé dans un pulvérisateur. Pour le carénage,
du shampoing lustrant pour automobile fera tout à fait l'affaire. Si votre moto
est à transmission par chaîne, n’oubliez jamais de la graisser après chaque
lavage.
Faire la vidange soi-même
Si vous tentez votre chance en solo, fiez-vous aux recommandations
du constructeur, elles sont claires : il suffit de regarder les kilomètres
parcourus et de faire la vidange en fonction des préconisations… Reste un petit
bémol. La référence kilométrique n’est valable que si vous utilisez votre
2-roues pour la route. En revanche, pour une utilisation quotidienne en ville,
il est préférable de tenir compte du temps d’utilisation, car le moteur est
beaucoup sollicité en utilisation urbaine (arrêts et redémarrages fréquents).
Ajoutez alors environ 20 % aux kilomètres parcourus, ce qui correspond à peu
près au temps d’utilisation. En principe, pour une utilisation quotidienne en
ville, faites une vidange au moins une fois par an.