Au guidon de votre moto ou de votre scooter, vous souhaitez vous affranchir à deux des embouteillages. En 2-roues, quelques précautions s’imposent pour un trajet avec un proche ou un enfant. Votre passager devra être bien installé, bien équipé et bien maintenu. Vous devrez également adapter votre conduite et briefer votre passager sur son rôle dans votre parcours.
Passager(e) bien installé(e)
Que vous embarquiez votre moitié, un ami, votre belle-mère ou un enfant, assurez-vous que votre 2-roues le permet. Il est hors de question de mettre un enfant à califourchon sur le réservoir. Votre machine doit disposer d’une double selle et de deux repose-pieds pour éviter la crampe du passager circulant les jambes dans le vide (ainsi qu’une amende de 35 €). Pensez également à ce que votre moto possède une ou deux poignée(s) de maintien. Votre passager(e) appréciera grandement de pouvoir se retenir au moment de l’accélération ou du freinage.
Un passager bien équipé
Votre passager(e) est exposé(e) aux mêmes risques que vous sur la route. À moto ou scooter, passager(e) et conducteur doivent être aussi bien protégés par leur équipement. Un passager sans casque et c’est l’amende de 4e classe (135 €). S’il est blessé parce qu’il n’a pas mis son casque, son indemnisation pourra même être limitée. Votre passager(e) doit donc porter un casque adapté à sa tête, avec la jugulaire réglée et attachée, des vêtements robustes et couvrants, ainsi que des gants. En cas de chute, il évitera ou limitera les brûlures de la peau, fractures, etc. Avant de tourner la poignée de gaz, pensez donc bien à vérifier que votre passager(e) porte au moins un blouson, des gants, un jean et des chaussures fermées.
Apprendre à bien se maintenir
Si votre passager(e) n’a jamais enfourché un 2-roues, prenez le temps de lui expliquer que la meilleure façon de se tenir sera de saisir d’une main la poignée de maintien et de vous ceinturer fermement la taille de l’autre. Qu’ainsi il/elle ne s’écrase pas sur vous lors des freinages et reste bien assis(e) lors d’une accélération. N’oubliez pas non plus de lui recommander de s’asseoir le plus près possible de vous pour bien sentir les mouvements et accompagner votre conduite, notamment dans les virages.
Faire corps avec la machine
Si votre passager est néophyte, expliquez-lui qu’il doit accompagner vos évolutions, ne pas faire contrepoids et qu’en se maintenant correctement il n’y a aucune raison qu’il tombe lorsque vous faites pencher votre machine. Précisez-lui également de ne pas écarter les bras ou les jambes en cours de route. N’oubliez pas également de lui expliquer que sur un 2-roues on doit s’attendre à des manœuvres d’évitement, des freinages secs, des accélérations… De votre côté, ne perdez pas de vue qu’il vous faudra adapter votre conduite.
La conduite en duo
En duo, le comportement routier de votre 2-roues est modifié. Votre machine est bien évidemment plus lourde à manœuvrer à basse vitesse (30-40 km/h) ou en courbe. La distance de freinage va également s’allonger, pensez-y et adoptez une vitesse vous permettant d’anticiper. Vous éviterez ainsi de stresser votre passager. Restez à son écoute, et convenez pourquoi pas d’un code pour les longs trajets : par exemple une pression de main pour vous demander de ralentir, deux pressions pour un arrêt… Pensez enfin à augmenter la pression des pneus et régler les suspensions de votre bécane. Même s’il s’agit d’un enfant, mince et léger comme une brindille, la contrainte sur les amortisseurs n’est plus la même, ce qui influe sur votre tenue de route.
Transporter un enfant
Le Code de la route autorise le transport en 2-roues d’un bambin de moins de 5 ans, moyennant « l’utilisation d’un siège conçu à cet effet et muni d’un système de retenue ». Mais si pour Coluche « la bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent par terre », vous comprendrez aisément qu’il est préférable d’attendre que votre enfant ait les jambes assez longues pour s’appuyer sur les cale-pieds. Une fois installé sur le siège arrière, le système de retenue enclenché, vérifiez que ses pieds ne risquent pas d’être entraînés entre les parties mobiles de la moto (roue, disque de frein, couronne…). Côté équipement de protection, votre enfant court les mêmes risques que vous, mais il est encore plus vulnérable. Il est donc impératif que vous lui fassiez porter des vêtements adéquats : blouson et pantalon solides et avec des protections, chaussures montantes. En ce qui concerne le casque, choisissez-le en fonction du poids et de l’âge de votre enfant. Sachez tout de même que les spécialistes en traumatologie déconseillent fortement le transport sur un 2-roues motorisé d’un enfant de moins de 10-12 ans. De par leur morphologie (notamment à cause justement du poids du casque par rapport à leur corps), les enfants sont beaucoup plus exposés en cas d’accident.
La prise en charge du passager
En adoptant une conduite souple, prudente, raisonnable et adaptée, tout devrait bien se passer, mais on ne sait jamais. En cas d’accident, les dommages subis par votre passager seront toujours pris en charge, soit au titre de votre garantie RC (si vous êtes responsable du sinistre), soit dans le cadre de la Loi Badinter du 5 juillet 1985 (sur l’indemnisation des victimes d’accident de la circulation). Celle-ci prévoit pour les passagers victimes un droit à indemnisation, avant même que les responsabilités de l’accident soient établies.