Les mois les plus froids incitent nombre de motards à remiser leur machine au garage. Tous les conseils de la Mutuelle pour qu’à la sortie de ce repos forcé, la remise en route de votre bécane ne se solde pas par de mauvaises surprises.
Avant le garage : le garage
Avant même de remiser votre moto dans votre garage, des précautions élémentaires s’imposent. Direction le garage ou la station service.
- Faites le plein à ras bord. Contrairement aux idées reçues, les réservoirs ne bénéficient d’aucun traitement anticorrosion. C’est le carburant qui fait d’ordinaire office de lubrifiant protecteur. Inutile de vous faire un dessin si le réservoir est à moitié vide et que votre moto ne bouge pas pendant plusieurs semaines.
- Gonflez les pneumatiques, et ajoutez 200 grammes de plus que la préconisation du constructeur, afin d’éviter les déformations. La perte de pression sera inévitable si votre engin reste immobile pendant des mois.
Après le garage : le garage
Une fois chez vous, pour éviter d’amplifier la déformation de vos pneus et soulager les amortisseurs, postez votre moto sur sa béquille centrale. Vous pouvez passer aux choses sérieuses.
- Protégez les carbus. Si votre moto est équipée d’un robinet classique, fermez-le manuellement et videz ensuite les cuves des carburateurs par l’intermédiaire de la vis de purge que l’on trouve en dessous des cuves. Ceci évitera que des dépôts ne viennent obturer conduits internes et gicleurs. Si vous ne parvenez pas à localiser les vis de purge, fermez le robinet. Vous n’avez plus qu’à laisser tourner le moteur jusqu’à ce qu’il s’arrête. Attention, certains robinets ne disposent pas de position « fermé ».
- Protégez la combustion. Sur un quatre-temps, la chambre de combustion communique avec l’extérieur par les soupapes, et son revêtement n’est pas en inox. Pour la protéger, démontez les bougies et envoyez un peu d’huile à l’intérieur des conduits. Donnez un coup de démarreur pour que cette huile vienne bien tapisser les parois puis remontez les bougies.
- Bouchez le pot. Un morceau de tissu gras bouchant la sortie de vos silencieux les protègera contre l’humidité.
- Puisque vous en avez plein les doigts, trouvez un nouveau chiffon gras : toutes les pièces métalliques peuvent être enduites d’un zeste d’huile. Jantes et chromes apprécieront. Pour le réservoir et les pièces de carrosserie, un coup de bombe protectrice fera parfaitement l’affaire. Pensez à graisser la chaîne de transmission.
- Vérifiez avec un densimètre que le liquide de refroidissement de votre moteur bénéficie toujours de son efficacité antigel, qualité qui s’altère avec le temps.
- Profitez de l’occasion pour changer les ampoules de vos phares si elles remplissent leur office depuis plus d’un an. Leur usure est progressive, et la qualité du faisceau n’attend pas qu’une ampoule rende l’âme pour décliner.
- Débranchez et stockez la batterie, si possible à l’abri du froid. Pensez à la recharger régulièrement durant l’hivernage. Une batterie inactive se vide lentement, mais si elle a été stockée déchargée, sa durée de vie chute considérablement.
- Ne commettez surtout pas l’erreur de suspendre votre assurance durant l’hiver car vous êtes toujours civilement responsable de votre machine.
L’assurance, pourquoi faire ?
Votre garage est automatiquement assuré par votre garantie Multirisque habitation (MRH) dès lors que vous le déclarez comme dépendance sur votre contrat. Tout ce qui y est entreposé l’est également, SAUF les véhicules terrestres à moteur (VTM).
Tondeuse auto-porteuse, pocket-bike, moto, scooter et d’une manière générale « tout engin destiné au transport de personnes ou de choses mû par une force motrice quelconque », même non immatriculé, est un VTM. En clair : votre 2-roues à moteur n’est pas un bien mobilier. Du fait même de sa destination, même la vieille moto que vous avez remisée au fond de votre garage et que vous n’utilisez jamais doit impérativement être assurée en Responsabilité civile automobile.
La RC et ses limites
La garantie Responsabilité civile de votre moto vous assure contre les dégâts matériels et corporels qu’elle peut causer à autrui, y compris aux membres de votre famille, suite à un incendie ou une explosion dont elle serait l’origine, ou consécutifs à la chute de ses accessoires, substances transportées, objets… Elle vous assure aussi contre les dégâts causés à autrui par un voleur à son guidon, mais seulement trente jours à compter de votre déclaration de vol aux autorités de police. Mais, pour ce qui concerne les dommages qu’elle subirait elle-même du fait de ces événements, ils seront hélas pour votre poche ! D’où l’intérêt de conserver ou de souscrire des garanties qui préservent votre patrimoine, sans sous-estimer sa valeur, ni les risques.