Vous vous accordez une petite escapade, seul(e), en duo ou en groupe. Y-a plus qu’à… préparer l’itinéraire, vos bagages et votre machine, vérifier la météo, etc. Revue de détail des préparatifs incontournables, car en cas de pépin, votre périple peut rapidement virer galère.
Impro ou road-book ?
Il y a les motards qui aiment l’impro et ceux qui préparent à l’avance l’itinéraire afin de repérer les meilleurs points de chute. Pour cela, vous avez le choix entre plonger dans les bonnes vieilles cartes papier, ou éplucher la presse moto (comme les très complets hors-séries « Spécial balades » de Moto Magazine), pour y trouverez notamment itinéraires, hébergements et points touristiques. Vous pouvez également surfer sur le net afin de grappiller conseils, critiques, astuces et bons plans. Vous pouvez aussi concocter votre périple en ligne via des site comme Mappy, Google Maps, Via Michelin, …Vous pouvez enfin éplucher les guides touristiques à la recherche d’infos pratiques, de compléments d’indications pour fignoler votre itinéraire, en fonction de vos orientations.
Pour préparer votre itinéraire, vous pouvez aussi bien sûr opter pour le GPS, dont nombre de modèles sont dédiés à la moto. Vous pouvez alors choisir de vous laissez guider, mais cela ne vous garantira pas de passer par les coins les plus sympas. Ou, plus plaisant, vous pouvez programmer votre itinéraire comme sur un road-book, choisissant les différentes étapes de votre périple. Vérifiez bien à l’achat que l’appareil comporte cette fonction, tous les GPS n’en étant pas dotés, même si cela se fait rare. Vous prendrez soin d’utiliser l’oreillette fournie avec le GPS pour suivre ses instructions, vous évitant ainsi le plus possible de quitter la route des yeux. Et si vous devez utiliser votre oreillette pour téléphoner, faites le à l’arrêt : l’utilisation du téléphone portable en conduisant multiplie le risque d’accident par 3 ; le fait qu’il ne soit pas tenu en main n’y change rien.
L’art de charger son 2-roues
Si vous la jouez routard, la liste des affaires à emporter peut rapidement s’allonger. L’aventure commence avec le chargement de votre 2-roues. Plus vous chargerez à l’arrière, plus l’avant de votre machine sera imprécis. Pensez à répartir le chargement en jonglant avec la bagagerie dont dispose votre moto. En matière de qualité de roulage et de répartition de la masse, la sacoche réservoir s’avère être la meilleure des solutions. Elle se trouve en effet dans la lignée du moteur et du réservoir d’essence qui sont parmi les composants les plus lourds de la moto. La sacoche réservoir est, en outre, idéale pour jeter un rapide coup d’œil sur une carte routière. Le top-case, étanche et rigide, permet de mettre sous clés vos affaires, quant aux valises latérales rigides, elles ne risquent pas de chauffer sur le pot contrairement aux sacoches souples. Enfin, le sac : ne le portez surtout pas sur le dos, c’est très risqué en cas de chute. Sanglez-le sur la selle passager ou l’éventuel porte-bagages. Si les objets les plus pesants sont rangés à l’avant (sacoche), les plus encombrants sont à placer à l’arrière, mais pas trop en hauteur. Il faut également penser que votre passager doit pouvoir monter et descendre de votre monture sans faire l’acrobate ni accrocher le chargement. En circulation urbaine, ne vous faites pas piéger par la largeur des valises lors des remontées de file. N’oubliez pas non plus qu’avec un tel chargement, la conduite et le freinage de votre moto seront forcément dégradés.
Poids autorisé : vigilance
Veillez à tenir compte de la capacité de chargement maximum de votre moto : elle figure sur la carte grise. Les porte-bagages, d’origine ou adaptables, disposent également d’une valeur de charge maximum à ne pas dépasser, idem pour la bagagerie souple ou rigide. Attention, la capacité en litres d’une valise ou d’un top-case ne correspond pas au poids maximum toléré ! Jetez un œil à la notice constructeur.
Les réglages de la machine
Le chargement supplémentaire de votre 2-roues nécessite quelques vérifications et réglages. La chaîne doit être graissée et sa tension contrôlée après le chargement de la moto, et une fois que le conducteur et l’éventuel passager y ont pris place (tous pleins faits). Trop tendue avant le chargement, la chaîne le serait encore davantage après, risquant d’endommager transmission et boîte de vitesses. Idem pour la pression des pneus : suivez les recommandations du manuel d’utilisateur de votre machine avec la pression recommandée (vos gommes doivent être en bon état). Quant à vos suspensions, il vous faudra les « durcir » pour qu’elles absorbent au mieux les creux et les bosses de la route. Le phare doit être correctement réglé de façon à ne pas pointer vers la voie lactée, éblouissant au passage ceux que vous croiserez sur la route. Avant de partir, assurez-vous que vous n’aurez pas d’opération d’entretien à faire en cours de route, et que vos consommables tiendront la distance. N’hésitez pas à faire des remplacements anticipés : pneus, plaquettes, kit chaîne. Pensez également à vérifier les niveaux d’huile, de liquide de refroidissement, de liquide de frein.
Freinages et… louvoiements
Le freinage est directement affecté par le chargement. Ce qui impose donc de prendre plus de marge pour compenser l’allongement de la distance de freinage. L’attaque des freins est aussi altérée (sauf avec les systèmes asservis électroniquement). Il s’agit de se méfier de la tenue de route détériorée par le déplacement du centre de gravité et l’augmentation du poids total roulant. Les réactions des suspensions peuvent engendrer des effets dans la direction (louvoiements, élargissement de la trajectoire). De même, la prise au vent sera problématique (rafales de vent, turbulences lors des dépassements de poids lourds). Enfin, l’enfoncement des suspensions réduit la garde au sol. Ça peut surprendre, surtout en courbe où les béquilles touchent le bitume plus vite que d’habitude.
Le matériel indispensable
Emportez des élastiques type Sandow, des rouleaux de scotch, un jeu d’ampoules supplémentaire, de la graisse pour votre chaîne (tous les 500 km), une bombe réparatrice de pneus et, pourquoi pas, quelques cartouches d’air comprimé. Pensez surtout à la trousse de secours. L’insecte qui rentre dans la manche du blouson, les poussières qui engendrent une irritation oculaire ou la brûlure sur le pot d’échappement n’évoqueront ainsi aucun souvenir au retour. Sans parler des conséquences d’une chute. Un passage à la pharmacie vous suffira pour composer une trousse de secours adaptée à votre lieu de villégiature ou à compléter les trousses de secours moto disponibles dans le commerce. Celles-ci comprennent généralement couverture de survie, assortiment de pansements, bande adhésive, paire de ciseaux, gants jetables et manuel de secours (vérifiez la langue !).