S’équiper, oui mais comment ?

Matériaux ultralégers pour la belle saison, vêtements de ville dissimulant totalement les protections indispensables (épaulettes, coudières, dorsale), lignes féminines… Il est définitivement révolu, le temps où les fabricants ne vous proposaient que des tenues singeant les champions de moto et ne vous laissant pas le choix entre frire et cuire au soleil. Quel que soit votre choix (cuir ou synthétique, cordura ou kevlar, imperméable ou hyperventilé), épluchez d’abord la presse spécialisée et choisissez votre équipement en fonction des tests réalisés : ceux de Moto Magazine font depuis longtemps référence, tant au niveau de la résistance des vêtements (testés à même la piste par les essayeurs !) que pour leur rapport qualité-prix.

Le blouson : cuir ou synthétique ?

N’oubliez pas que le blouson ou la veste se portent quelle que soit la saison, et se déclinent en trois grandes catégories : été, mi-saison et hiver. Choisissez-le avec des protections aux coudes, aux épaules et dans le dos. Inutile de rechercher les plus rigides, certaines matières combinent souplesse et qualités absorbantes. Évitez les dorsales en mousse qui ne feront guère office de protection. Préférez également des protections amovibles afin de pouvoir laver votre blouson de temps en temps. En ce qui concerne la matière, les magasins spécialisés proposent en général un large choix : notamment cordura (fibre textile extrêmement résistante). Si les équipements en cuir sont les plus chers, ils sont souvent aussi les plus résistants. Mais les progrès du synthétique sont constants.

Le pantalon : l’embarras du choix

Vous pensiez rouler en jean ? C’est mieux que rien, mieux que les pantalons en toile en tout cas (ils fondent sur les plaies lors des glissades en raison de la chaleur provoquée par les frottements), mais en cas de cascade, gare à la casse. Le genou a tendance à devancer le reste du corps en direction du bitume et la jambe se retrouve parfois coincée sous la moto. Si vous tenez absolument au style du denim, autant opter pour un jean renforcé (la toile est doublée d’aramide ou renforcée par un fil résistant à l’abrasion). Autres solutions, le pantalon en cuir ou en textile. Optez de préférence pour des modèles avec renforts aux genoux, et si vous n’aimez pas votre look cosmonaute, il vous reste la solution du surpantalon, toujours avec les renforts aux genoux. Volontairement très large, il vous permettra de l’enfiler sur votre jean ou pantalon pour aller au travail. Une fois arrivé, vous pouvez l’enlever, ni vu ni connu.

Les gants : désormais obligatoires

Depuis le 20 novembre 2016, il est obligatoire pour tout conducteur et passager d’un deux, trois-roues et quad de porter des gants. Une amende de 3e classe (68 euros) et la perte d’un point de permis sanctionnera les contrevenants. Ces gants doivent porter le marquage CE, sur une étiquette ou l’emballage, pour être mis sur le marché européen et les fabricants doivent établir une déclaration CE de conformité.

Au-delà de l’obligation, ne faites jamais l’impasse sur les gants : en cas de chute, votre premier réflexe sera de tendre les mains devant vous pour amortir le choc, comme si vous étiez à vélo. Brûlures et fractures assurées ! Rien ne vous empêche d’opter pour un modèle chaud et couvrant pour l’hiver et une paire légère et respirante pour l’été… mais surtout ne les oubliez pas. Les meilleurs modèles possèdent des coques pour protéger le dos des mains et les premières phalanges. Vérifiez bien que vous êtes à l’aise dedans, que vous pourrez manipuler facilement les commodos de votre machine, que les coutures ne vous gênent pas et que le système de fermeture au niveau du poignet est suffisant pour ne pas les perdre en cas de chute.

Les bottes : en toutes saisons, c’est possible

En cas de chute, les bottes protègent mollet, malléoles et orteils, les équipements de moto étant dotés de plus de protections antitorsion. À défaut, optez, au moins, pour des chaussures montantes protégeant vos pieds jusqu’au sommet des chevilles, et bannissez les simples baskets ou les chaussures de ville (maquiller vos pieds façon pizza sera la cerise sur le gâteau en cas d’accident). Il existe toutefois désormais des chaussures moto de type baskets renforcées, de quoi ne pas sacrifier le look à l’efficacité. Là encore, vous trouverez un vaste choix dans les magasins spécialisés, que vous soyez à la recherche de bottes de circuit (équipées de sliders en cas de frottement sur la piste et de dispositifs antitorsion), de bottes de balade (chaudes et imperméables), de bottes plus discrètes et plus légères, conçues pour la ville tout en offrant le même niveau de sécurité, ou de baskets moto. Ces dernières années, les progrès des fabricants se sont révélés spectaculaires, notamment concernant le matériel d’été, aussi résistant qu’aéré.

L’équipement pour la piste

Sur circuit, c’est incontestablement la combinaison en cuir avec coudières et genouillères qui résiste le mieux aux glissades prolongées. À défaut, optez pour un blouson et un pantalon tout en cuir, rattachés l’un à l’autre par une fermeture Éclair. Si la dorsale n’est pas systématiquement obligatoire, elle est pourtant indispensable pour protéger votre dos. Passé un certain cap dans la prise d’angle, les « sliders » aussi deviendront nécessaires. Côté gants, choisissez-les renforcés pour protéger les poignets, les phalanges et surtout la tranche des mains côté auriculaire. Avec les mains, ce sont les pieds qui trinquent le plus en cas de chute : privilégiez les bottes qui protègent la malléole et les extrémités ; certains modèles sont équipés de chaussons intérieurs renforcés et de dispositifs antitorsion de la cheville). Prenez garde aux équipements doublés en matière synthétique – la surchauffe en cas de chute est douloureuse. Mieux vaut prévoir des sous-vêtements en coton (caleçon, sous-gants, mi-bas…), un cuissard de vélo sous la combi’ pour éviter les irritations entre les jambes. Et pour vous épargner les ampoules aux mains, des gantelets en strap vendus en pharmacie. Dernier élément important avant le choix de votre combinaison : celle-ci doit être étriquée, car le cuir se détend au fil des mois et va s’adapter à votre morphologie. À prendre aussi impérativement en compte si vous devez acheter une dorsale à bretelles à utiliser sous votre combi’.

Les airbags

Qu’ils se déclinent sous la forme de gilet ou intégrés à une veste, les protections gonflables ont le vent en poupe. La majorité des modèles entourent le buste de coussins qui se déploient lors d’une collision ou d’une éjection, selon leur degré de sophistication. La technologie évolue d’ailleurs très rapidement : les modèles les plus abordables (à partir de 400 €) reliant le pilote à la moto par un cordon sont désormais concurrencés par des produits sans fils grâce une multitude de capteurs intégrés (à partir de 900 €). 

Des statistiques qui font mal

Selon une étude 2-Roues Lab menée récemment, 95 % des motards circulant en grosses cylindrées portent un blouson, cuir ou textile. Mais de leur côté, 46% des scootéristes avouent ne pas toujours porter un blouson. Si la majorité des motards portent des gants, 46 % des scootéristes ne protègent pas leurs mains. Une tendance qui devrait logiquement s’inverser avec l’obligation, depuis novembre 2016, de porter des gants homologués pour tout conducteur et passager de deux-roues motorisé. Une tendance qui a conduit la Mutuelle des Motards, pour inciter les conducteurs de 2-roues à mieux se protéger, à inclure la garantie Équipement conducteur dans tous ses contrats 2-roues : celle-ci prévoit l’indemnisation de l’ensemble de vos vêtements de protection à concurrence de 1 000 € (jusqu’à 2000 € si l’option Équipement conducteur optimal a été souscrite), sans franchise en cas d’accident.

Motards et scootéristes, un équipement inégal

Si la majorité des motards s’équipe suffisamment pour affronter les dangers de la rue et de la route, nombre d’entre eux (environ 50%) ne développent malheureusement ces bons réflexes qu’après une première chute, synonyme de séquelles dans deux tiers des cas. Il en va de même chez les scootéristes : dès la première chute, la grande désinvolture dont ils font preuve en matière d’équipement est souvent guérie. Malheureusement, les conducteurs de cyclos et de scooters sont d’emblée beaucoup plus nombreux que les motards à négliger la question de l’équipement. La palme revenant au livreur de pizza coiffé d’un jet non-attaché, circulant en baskets, pantalon de toile et t-shirt et zigzaguant cigarette en bouche et sans gants : en cas d’accident, synonyme de frottement corsé avec le bitume, notre livreur ressemblera comme deux gouttes d’eau à sa livraison. Avec ou sans anchois ?

Manœuvres dangereuses

Dernier scénario d’accident, les manœuvres dangereuses (demi-tour, circulation à contresens ou en marche arrière…). L’ensemble des conducteurs a une méconnaissance des risques et des comportements des autres usagers de la route (camion, automobile, 2-roues). Il apparaît également que dans 84% des cas d’accidents la manœuvre est effectuée par l’automobiliste qui n’intègre pas le motard dans son information.

L’automobiliste cherche du regard une autre voiture, un camion, un car, mais pas un 2-roues. Un phénomène de perception cognitive auquel s’ajoutent les limites physiologiques de chacun d’entre nous. Là aussi, adaptez votre allure à l’environnement, regardez au loin pour anticiper et chassez de votre esprit tout sentiment d’invulnérabilité.

Accidents hors intersection

Dans 8 cas d’accidents sur 10, l’impact a lieu à l’avant du deux-roues, dans 8 % des cas ce sont des chocs latéraux et dans 6 % des cas le motard subit un choc arrière. En général, il intervient à la suite d’un dépassement dangereux, et dans ce scénario les conducteurs de 2-roues sont bien souvent responsables. N’oubliez jamais qu’au guidon de votre machine vous êtes peu visible, que votre protection se limite à votre casque et votre équipement, et que la sensibilisation des automobilistes aux interactions avec les 2-roues frise le néant lors de leur formation initiale. Enfin, tenez compte de votre temps de réaction face à une situation d’urgence (1 à 2 secondes) cumulé à la distance nécessaire pour arrêter votre engin. Adaptez votre allure à votre environnement, à l’infrastructure, à la circulation, et aux conditions météorologiques : rien de pire qu’une petite pluie fine, apparemment anodine mais qui fait remonter en surface toutes les impuretés incrustées dans le goudron.

… ou en roulant dans le même sens

Les chocs entre véhicules roulant dans le même sens représentent près de 20 % des accidents corporels et un peu moins de 10 % des accidents mortels. L’essentiel de ces accidents (près des 2/3) se déroule en milieu urbain, avec une faible gravité compte tenu des vitesses moins élevées. La solution ? Maintenir une distance de sécurité suffisante avec le véhicule qui vous précède et regarder au loin pour anticiper.

Conflits en intersection…

Les accidents aux intersections représentent 2/3 des accidents corporels et 1/3 des accidents mortels (refus de priorité, tourne à gauche). Le virage à gauche de l’automobiliste étant le scénario le plus meurtrier, avec 1/3 des accidents corporels et mortels. Un conseil : même si vous avez la priorité et que le feu est vert, abordez avec la plus grande prudence les carrefours. N’hésitez pas à rendre la main (ralentir) le temps de vérifier à droite et à gauche que personne ne s’apprête à vous griller la priorité, vous serez ainsi prêt, le cas échéant, à engager un évitement d’urgence ou à freiner. Surtout, ne doublez jamais un véhicule en intersection.

Comment choisir son équipement moto ou scooter ?

Vous hésitez entre plusieurs équipements ? Pour connaître le meilleur rapport qualité/prix, et surtout savoir quel équipement vous garantira la meilleure protection, sachez que les tests les plus fiables sont réalisés par la presse spécialisée moto, et notamment Moto Magazine.

Pour le choix du casque, rendez-vous sur le site de Certimoov, cette nouvelle méthode scientifique conçue pour tester le niveau de protection des casques, présentée par la Fondation MAIF et l’Université de Strasbourg en partenariat avec la Mutuelle des Motards. Grâce à ces tests complets, les usagers peuvent choisir leur casque selon des critères de sécurité plus réalistes.

Par ailleurs, n’oubliez pas que votre casque et équipement peuvent être remboursés par la Mutuelle des Motards en cas d’accident avec la garantie Casque et Equipement (incluse dans les contrats Authentik, 100 %, Maxiscoot, Side By Side, Starter et Urban Scoot 125, à concurrence de 1 000 € remboursés sans franchise, vétusté déduite).

Moto, scooter : comment choisir un casque adapté ?

Obligatoire, le casque est surtout vital pour tout conducteur de 2-roues, c’est pourquoi la Mutuelle des Motards a été le premier assureur à intégrer dans tous ses contrats 2-roues le remboursement du casque en cas d’accident. Celui-ci s’achète neuf, et s’essaie comme des chaussures, en magasin. Intégral de préférence, il doit s’adapter parfaitement à votre tête, l’envelopper et permettre le port de lunettes, pour vous assurer une protection maximale.

Choisir un casque presque «sur mesure»

Votre casque ne doit pas vous comprimer le front, mais il doit fermement vous coller au visage (notamment les joues), et vous maintenir ainsi la tête pour la protéger en cas de choc ou de chute. Pensez à l’essayer avec vos lunettes (vues et/ou solaires) pour être sûr qu’elles ne s’incrustent pas dans vos tempes. Attrapez-le à pleines mains et tentez de faire bougez votre tête à l’intérieur. Si le casque vous convient il ne doit pas bouger de plus de quelques millimètres. Enfin, assurez-vous bien qu’il s’agit d’un casque homologué. L’étiquette cousue à l’intérieur ou sur la jugulaire doit être blanche (estampille européenne).

L'essayage étant impossible sur le web, la Mutuelle vous déconseille fortement d'acheter votre casque sur Internet, à moins de choisir un modèle adapté à votre morphologie (chaque marque a sa  tête»), c'est à dire un modèle que vous avez déjà essayé. Sachant que rien ne remplacera le contact avec un motociste et les conseils d'un bon pro.

Le confort, c'est aussi de la sécurité

Le confort est un élément à part entière de sécurité « passive » : moins votre casque est fatiguant à porter, plus vous pourrez vous concentrer sur les pièges de la route. Préférez les jugulaires gainées de velours plutôt qu’en skaï.

Pour l’hygiène et la longévité de votre casque, optez pour des intérieurs démontables. La garniture intérieure absorbe en effet la sueur. Lavez-la à l'eau savonneuse ou en machine et n'oubliez pas de rincer.

En ce qui concerne l’écran, choisissez-le translucide (plutôt que fumé) et démontable sans outil, pour le nettoyage. Les « pare-soleil » que l'on trouve de plus en plus sur les casques, amovibles derrière la visière, ne remplacent pas une véritable paire de lunettes de soleil. Leur protection contre les UV et leur résistance aux impacts (graviers, insectes) ne sont généralement pas régies par les normes en vigueur.

Du côté des ventilations, utiles pour lutter contre la buée l’hiver et pour vous rafraîchir l’été, assurez-vous que des trous sont bien pratiqués derrière elles et que leur manipulation est aisée. Les solutions pour lutter contre la buée sont de deux ordres : soit le double écran (couche d'air entre le polycarbonate froid et la chaleur dégagée par la tête), soit un liquide chimique qui va absorber l'humidité de l'air (efficace par temps sec mais beaucoup moins sous la pluie).

Votre casque doit également être orné de part et d'autre d'éléments rétroréfléchissants, pour que l'on vous voit mieux la nuit. Attention, parfois ces éléments ne sont pas apposés sur le casque lorsqu’il vous est vendu ; il vous faudra alors les coller vous-même.

À noter aussi qu’un décret, publié le 10 mai 2015, étend aux motards l’obligation de détenir un gilet de haute visibilité à compter du 1er janvier 2016. Il n’est pas obligatoire de le porter en conduisant, mais il doit rester à portée de la main et être porté en cas d’arrêt intempestif (panne ou autre) au bord de la route.

Pourquoi un casque est... fragile

Beaucoup de motards pensent que les consignes strictes de remplacement des casques ne sont là que pour alimenter le tiroir-caisse des industriels. C'est sous-estimer totalement la technicité des casques actuels, mais également leur fragilité, celle-ci devenant leur principale qualité en cas d'accident. Les casques sont conçus pour amortir le plus possible les chocs, et emmagasiner le maximum d'énergie (jusqu'à exploser) pour protéger la tête du conducteur. C'est à basse vitesse qu'ils sont utiles : au-delà, le port d'un casque ne sauvera la vie d'aucun motard en cas de choc frontal, car celui-ci ne survivra pas à ses lésions internes, même si sa tête ne souffre d'aucune lésion externe. C'est pourquoi les crash-tests s'effectuent (c'est une norme) à la vitesse de 27 km/h.

Quand changer un casque ?

Contrairement à l'idée reçue, il n'est pas impératif de changer de casque tous les 5 ans. C'était autrefois nécessaire pour deux raisons. D'une part, les garnitures intérieures des casques n'étaient pas démontables, ni interchangeables, et finissaient par se tasser avec le temps. Du coup, le casque « flottait », ce qui est extrêmement dangereux en cas d'accident et peut provoquer de graves blessures. D'autre part, certains casques étaient jadis fabriqués en ABS, matière plastique rendue cassante par une exposition prolongée aux UV. Ces casques en ABS sont aujourd'hui rarissimes et le problème ne se pose plus, mais l'info n'est apparemment pas arrivée jusqu'à certains organisateurs de compétitions motos, qui imposent encore la règle des 5 ans.

En revanche, il faut impérativement le remplacer si votre tête, et donc le casque, a heurté le sol lors d’une chute même bénigne. Le calotin — la partie absorbante — est irrémédiablement endommagé après avoir été comprimé entre la coque — la partie extérieure — et le crâne. Son rôle d’amortisseur est de fait perdu à jamais.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il ne faut jamais acheter un casque d'occasion. Vous n'avez pas d'autre choix que de prendre le chemin du motociste pour acheter un nouvel équipement.

A noter que la Mutuelle  des Motards intègre systématiquement le remboursement du casque à ses sociétaires en cas d'accident (dans tous ses contrats 2-roues, hors contrat Full Power).

Quel casque ?

Pour le choix du casque, les tests de la presse spécialisée moto sont une excellente source d'information. N'hésitez pas à consulter également le site de Certimoov, cette nouvelle méthode scientifique conçue pour tester le niveau de protection des casques, présentée par la Fondation MAIF et l’Université de Strasbourg en partenariat avec la Mutuelle des Motards. Grâce à ces tests complets, les usagers peuvent choisir leur casque selon des critères de sécurité plus réalistes.

Le casque jet, le moins-disant

C’est le plus basique, le plus économique, le plus fréquent en ville. C'est surtout le casque qui vous protège le moins, car il n'offre aucune sécurité pour votre visage. En circulation, son manque de protection contre le vent devient vite pénible et le destine plutôt à de petits trajets, d'autant qu'il a tendance, avec un peu de vitesse, à se soulever, le souffle tirant sur la jugulaire. Ses qualités : légèreté et visibilité.

Le casque jet routier : du mieux

Il s’agit en quelque sorte d’un jet amélioré avec  un écran frontal qui protège du vent. Un cran au-dessus du jet, il coûte plus cher mais permet donc de rouler de façon plus confortable, en toute saison (frileux du visage s’abstenir tout de même) et sur des trajets plus longs. Attention toutefois, la protection faciale reste faible en cas d’accident. À signaler que certaines marques dotent désormais ce type de casque d'une barre de protection au niveau de la mâchoire, renvoyant définitivement le casque jet à la préhistoire.

Attention, la mentonnière amovible de ces casques, appelés Crossover, n’est pas toujours protectrice. Pour s’en assurer, il suffit de se reporter à la notice du fabricant ou à l’étiquette d’homologation cousue à l’intérieur qui précise P (protective) ou NP (non protective).

Le casque modulable

Il permet de se transformer soit en jet, soit en intégral. Attention toutefois, il n’est pas adapté pour rouler en position jet, mais des modèles toujours plus nombreux sont désormais homologués pour cela. Rappelons toutefois que rouler la mentonnière relevée vous fait courir le risque d'un grave traumatisme facial en cas de choc. La mentonnière risque également de s'accrocher à un obstacle lors d'une glissade, avec à la clé un traumatisme des cervicales. Quant à la gêne occasionnée en roulage, elle est réelle (prise au vent, centre de gravité plus haut). L'articulation de la mentonnière est donc à réserver pour enfiler le casque ou éventuellement pour aérer votre visage au feu rouge en plein été. C'est aussi très utile pour les porteurs de lunettes qui ont ainsi moins de soucis qu’avec un intégral. Question prix, on se trouve dans une fourchette milieu-haut de gamme. L’insonorisation est plus ou moins travaillée selon les marques, les modèles… et le prix. Ce type de casque s'avère adapté à quasiment tous les usages, exception faite du roulage sur circuit en raison de son poids, plus important qu'un intégral (mécanisme de la partie basculante) et de son côté souvent bruyant (dû lui aussi à la présence du mécanisme).

Le casque intégral : le top

Il s’agit de l’incontournable, celui qui est lié à l’image du motard. Vous le trouverez chez tous les fabricants, dans une fourchette de prix très large, de toutes formes, en plastique injecté, en fibres de carbone ou composite voire en fibre de verre. Sa protection optimale, tant contre les chocs que le vent ou le bruit lui permet de proposer également un confort maximal... Exception faite de la saison estivale. En le choisissant, veillez à ce qu’il soit bien aéré.

Le casque pour enfant

La question du casque pour enfant est délicate. Les muscles du cou d'un bambin ne sont pas encore suffisamment développés et entraînés et ses vertèbres cervicales ne supportent pas une contrainte supérieure au quart de son poids. Ainsi, pour porter un casque d’environ 1 kg, un enfant doit peser au minimum 25 kg, soit le poids moyen atteint à l'âge de 8 ans. À défaut d’intégral (trop lourd), et de préférence au jet qui n’offre qu’une protection relative, optez pour les modèles tout-terrain, plus adaptés à la tête des enfants. Sachez que le casque est obligatoire pour votre enfant, même à bord d’un side-car, à moins que ce dernier soit équipé de ceintures de sécurité, ce qui est le cas de certains modèles (le Zeus par exemple). Quoi qu'il en soit, gardez à l'esprit que le transport d'un enfant, surtout jeune, est risqué.

En 2-roues, voir c’est bien, être vu aussi, c’est mieux

Le contrôle visuel est primordial à 2-roues mais attention, voir le véhicule qui vous précède ou que vous allez croiser ne signifie pas qu’il vous a vu. Or votre sécurité en dépend : selon une étude de l’Iftar, 63,5 % des erreurs d’automobilistes sont dues au fait qu’ils n’ont pas su détecter le 2-roues. Quelques précautions suffisent pour bien vous faire voir…

De l'utilité du phare

Premier outil à votre disposition : votre (vos) phare(s). Prenez-en soin et roulez, de jour comme de nuit, avec vos feux de croisement allumés. Cette obligation n’est pas une lubie d’énarques, elle permet de diminuer de près d’un tiers les accidents liés à un problème de détectabilité. Pensez à nettoyer régulièrement l’optique de votre phare. Les insectes, poussières et compagnies qui restent collés absorbent une partie de la lumière et, paradoxalement, rendent votre phare éblouissant. De même, changez régulièrement l’ampoule, car elle n'attend pas que le filament lâche pour s'user et voir son pouvoir incandescent décroître. Tous les ans si vous utilisez quotidiennement votre machine.

La bonne lumière

N’en profitez pas pour éblouir. Vous vous feriez… mal voir ! Pour cela, pensez à bien régler votre phare, ni trop haut, ni trop bas. Un réglage qui varie selon que vous roulez en solo, en duo ou avec bagages. Bannissez les ampoules xénon. Elles sont particulièrement éblouissantes pour les autres usagers et tout bonnement interdites (vous risquez une amende de 90 à 750 €) sur un 2-roues qui n’en est pas équipé d’origine. Quant aux clignos façon tuning, ils ont le vent en poupe, mais ne sont pas homologués, donc perdent en efficacité. N’oubliez pas que là aussi, bien signaler votre changement de direction peut vous éviter le carton.

Un équipement adapté

Votre équipement peut également permettre de bien vous faire voir, notamment avec les bandes réfléchissantes. Pour ne pas aggraver votre souci de détectabilité, optez de préférence pour des vêtements clairs, notamment en prévision de la nuit. Quoi de moins visible qu’un motard habillé tout en noir, en pleine obscurité ? De plus en plus de fabricants d’équipements (vêtements et casques) proposent des produits colorés ou clairs et surtout avec des coutures et bandes réfléchissantes. N’oubliez pas d’équiper de la même façon votre passager(e). Inutile de porter un gilet fluo, mais il est obligatoire depuis le 1er janvier 2016 d’en posséder un à portée de main, en cas d’arrêt au bord de la route (panne ou autre). Être visible, là encore, pourra vous sauver la vie. Cela vous aidera aussi le jour où vous devrez signaler un accident. Petite astuce : si vous n’avez pas de place sur votre moto, rangez votre gilet jaune dans la poche de dorsale de votre blouson.

Bien dans le retro

Enfin, efforcez-vous de rester visible dans les rétros du véhicule qui vous précède. Vérifiez que son conducteur vous a vu. Il en tiendra compte s’il doit tourner à gauche et ne sera pas surpris si vous le doublez (toujours par la gauche). Pour cela, que vous conduisiez en ville ou hors des villes, ne collez jamais le véhicule qui vous précède, roulez légèrement décalé sur sa gauche, ce qui vous permettra d’être dans son rétro (attention à l’angle mort) et de contrôler son regard.

Les limites physiologiques

Sur la route, certains vont chercher leur sentiment d'invulnérabilité dans leurs hormones. Mais nos limites physiologiques et leurs conséquences sur notre conduite - et notamment notre capacité à réagir en situation d'urgence - sont beaucoup moins enthousiasmantes.

À 130 km/h, l'homme devient une taupe

C'est comme ça, en tous cas chez l'adulte en bonne santé : à 45 km/h, le champ visuel humain couvre 100 degrés. Celui-ci chute à 75 degrés à 70 km/h, et à 45 degrés à 100 km/ h. À 130 km/h, l’homme devient une taupe : 30 degrés maxi. Dans ces cas-là, c’est tout droit… ou tout droit. Quant au temps de réaction, il dépend de la concentration, de la fatigue et de l’état de santé du conducteur, et varie selon les individus de 1 à 2 secondes. En 2 secondes et à 90 km/h, on parcourt 50 mètres, auxquels il faut ajouter la distance de freinage.

… mais certains le sont déjà à l'arrêt

Côté vue, pas moins de 8 millions d'automobilistes ont un défaut visuel non ou mal corrigé, et 7% des conducteurs ne satisfont pas au minimum requis par le Code de la route (5/10e en vision binoculaire). C'est pourquoi la Mutuelle des Motards, Moto Magazine et l'ASNAV ont développé en 2007 un partenariat inédit, afin de proposer aux motards des tests oculaires.

Le cocktail qui tue

Le cocktail alcool/psychotropes augmente le temps de réaction et altère la perception visuelle. C’est difficile à croire, tant la consommation d'alcool est incompatible avec le déplacement en 2-roues, mais ce cocktail mortel intervient de plus en plus souvent dans les accidents mortels des motards. Dans 21% des accidents mortels à moto, le taux d’alcool légal est (largement) dépassé par le motard, selon l'ONISR.